Le chamoniard Christophe Henry, surnommé "Tof", est décédé le mercredi 11 octobre suite à une chute de son compagnon de cordé, le chilien Juan Senoret. Le sluff provoqué par la chute les a emporté tous les deux.
L'accident s'est produit sur les pentes du volcan Puntiagudo (2 493 mètres). Selon les dernières informations, la chute du guide chilien Juan Senoret a entrainé un sluff important qui a conduit à une chute mortelle dans des barres rocheuses. Le photographe Mathurin Vauthier, présent avec eux depuis le début de l'expédition, a suivi la scène derrière son drone, impuissant.
Ils avaient commencé à skier au Chili fin août, un lieu que Tof connaissait bien puisqu'il y venait régulièrement. La patience était de mise durant ce voyage, la météo capricieuse à contraint l'équipe à attendre le retour du beau temps à plusieurs reprises. Mais qui dit précipitation dit neige en altitude, rendant certaines lignes qui ne sont que rarement en conditions envisageables.
Le 21 septembre, il avait skié intégralement la rampe Japonaise sur le Cerro Castillo (2675 mètres), avec les guides locaux Diego Sàez et Raimundo De Andraca, une première. Raimundo De Andraca avait déjà tenté cette ligne en 2016 mais il s'était arrêté à la moitié. Tof avait ouvert deux autre lignes dans le secteur, le couloir Ouest du Cerro Castillo et une ligne sur le Cerro Chocolate (2237 mètres). Autre descente d'ampleur au Cerro Peñon (2300 mètres), la Cajonina ouverte un mois auparavant par les deux mêmes guides chiliens. Après quelques jours de repos à El Chelten en compagnie de l'autre expédition française composée de Vivian Bruchez, Aurélien Lardy et Jules Socié, Tof et Mathurin ont pris la direction du volcan Puntiagudo pour une descente qui devait clôturer le voyage.
Sur les réseaux, Vivian Bruchez a rendu hommage à son ami : "Il savait tout faire sur les skis, skier vite mais aussi skier technique, skier propre, s’appliquer, chaque virage avait son importance. Cette passion pour la glisse qu’il faisait rayonner autour de lui. Amigo, tu vas nous manquer."
Tof était bien connu dans le milieu du ski de montagne. Il forçait l'admiration avec son style remarquable caractérisé par la vitesse et la fluidité. En effet, il descendait les faces les plus raides du massif du Mont Blanc à des vitesses incroyables. C'est ce qu'il recherchait, la sensation de voler sur la neige. Même si la disparition de Tof Henry laisse un grand vide dans le monde du ski, il continuera d'inspirer les nouvelles générations, autant dans sa manière d'être que dans son ski.
Toutes nos pensées vont à sa famille, ses proches ainsi qu'à Mathurin Vauthier.