Samedi 27 mai, les deux skieurs ont descendu la face Est du Cervin (4478 mètres) intégralement depuis l'épaule à 4240 mètres.

La face Est intégrale du Cervin (5.5 E4), une descente qui fait sûrement rêver plus d'un skieur de pente raide. La plupart des prétendants s'arrêtent à la cabane Solvay aux alentours de 4000 mètres, la partie supérieure étant très rarement en conditions. C'est déjà une descente d'ampleur (5.3 E4) mais la partie la plus technique se trouve au-dessus. Le départ skis aux pieds depuis l'arête à 4240 mètres donne une sensation de plonger dans le vide.

Lever de soleil grandiose © Julien Lathuille

Après une longue période d'attente à scruter la webcam qui permet d'observer la face Est du Cervin à distance, Julien est convaincu que le moment est venu. Départ le lendemain direction Cervinia avec Antoine, qui lui aussi avait cette descente dans un coin de sa tête depuis longtemps.

Ils partent à minuit et demi, après une nuit blanche, pour trois heures d'approche durant lesquelles ils pensaient faire demi-tour à tout moment. En effet, le regel était inexistant sous 3200 mètres. Pour éviter le monde et la benne, ils ont préféré l'approche par Cervinia plutôt que par Zermatt. Une partie de la montée dans face s'est faite de nuit, avant d'assister à un magnifique levé de soleil. Récompense bienvenue après déjà 5 heures d'effort.

Courte pause avant la descente © Julien Lathuille

Le repérage de Julien a été bon, la face est très bien remplie. D'après Antoine : "Remplissage excellent de la ligne que ce soit l’écharpe en bas ou le couloir en haut". Un peu avant sept heures, ils débouchent sur l'arête à 4240 mètres, un moment marquant pour Julien : "Une vue à couper le souffle sur tous les sommets voisins que Antoine m'énumère un par un".

Courte pause, la neige est légèrement revenue il ne faut pas trainer. La face Est du Cervin est connue pour chauffer très vite et peut rapidement se transformer en un véritable piège. Pour la première partie la plus raide, ils sont restés rive droite du couloir où la neige avait déjà commencé à transformer. Cela leur a permis d'attendre moins longtemps au sommet et de gagner de précieuses minutes dans la partie basse.

Julien dans la partie haute © Antoine Chipier

La jonction avec la deuxième partie est le passage le plus technique. Ils négocient le ressaut skis aux pieds, moyennant un petit saut. Ensuite, la neige est excellente, dernière difficulté dans l'écharpe en bas qui permet de sortir de la face et les voilà sur le glacier.

Trente minutes plus tard, les chutes de pierres et les coulées commencent à descendre la face. Retour à la voiture vers neuf heures, des étoiles plein les yeux d'avoir skié cette ligne mythique.

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