Le couloir Coolidge, la face Sud et la face Ouest du Viso (3841 mètres), voilà les trois itinéraires dans le cinquième degré que Nicolas Jean a enchainé en une vingtaine d'heures.

Le couloir Coolidge de nuit © Nicolas Jean

Bénéficiant d'un gros retour d'Est fin mai, l'enneigement des pentes raides du massif du Queyras est devenu très intéressant grâce aux températures clémentes du printemps qui permettent à la neige de mieux se fixer sur les rochers et la glace.

Parti le 26 mai dernier à 20 heures depuis le vallon du Guil (côté français du Viso), Nicolas Jean accompagné de Arthur Sordet s'est lancé dans une trilogie d'ampleur. Non seulement par la difficulté technique des itinéraires envisagés mais aussi par la longueur de cette boucle qui totalise 5000 mètres de dénivelé positif. Après avoir basculé côté italien par le col de Valante, il a remonté le couloir Coolidge (5.3 E4) pour ensuite le descendre de nuit. Heureusement la neige était bonne dans la partie haute car c'était nettement plus compliqué en bas. Comme le raconte Nicolas : "Atroce en bas : 2 déchaussages, on est sorti !"

Sommet du Viso © Nicolas Jean

La course avec le soleil commence à ce moment là, ils ne perdent pas de temps et remontent rapidement la face Sud (5.3 E4). Conditions difficiles ici aussi, mais ils ne peuvent pas se permettre d'attendre que la neige transforme s'ils veulent avoir une chance de skier la face Ouest. "Tout fonctionne, neige vitrifiée puis un peu de grip." Il leur reste le gros morceau en guise de dessert, la face Ouest (5.5 E4).

La face Ouest du Viso, surement l'itinéraire le plus dur du massif, n'est que très rarement en conditions. Arthur s'est arrêté avant d'attaquer la montée, trop fatigué après l'enchainement du couloir Coolidge et de la face Sud. Nicolas se lance seul dans l'ascension, sur les traces de ses amis Mickaëlle Rastout et Baptiste Rostaing qui ont remonté la face le matin. La bonne neige a rendu la descente plus plaisante. Comme le dit Nicolas : "Neige parfaite, face d’ampleur, un déchaussage et ça passe ! La boucle est bouclée".

La face Ouest du Viso © Nicolas Jean

Une dernière courte montée au col de Valante avant de se laisser glisser jusqu'au point de départ, plus de 20 heures après l'avoir quitté. Nicolas souligne l'importance du retour d'Est pour ce projet : "La rareté des conditions ajoute l’ingrédient faisant basculer l’entreprise de difficilement faisable à sérieusement ambitieuse". De plus, il tient à remercier le guide de haute montagne Bruno Froidurot pour l'idée du projet.

Après une tentative avortée 3 jours plus tôt en raison de la forme qui n'était pas au rendez-vous, d'une stabilité douteuse dans le haut du Coolidge et de quelques erreurs d'itinéraire dans la nuit noire, la deuxième tentative était la bonne. Nicolas est un habitué des efforts longs et engagés, comme la traversé des Écrins en compagnie de Benjamin Védrines. Il signe ici une nouvelle performance remarquable alliant performance technique et physique.

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