Début juin, les jeunes chamoniards Aurélien Lardy, Jules Socié, Gaspard Ravanel, Mathieu Moullier, Gaspard Buraud, Damien Arnaud, Maxime Aubry et Adrien Rui se sont envolés vers le Pérou dans l'objectif de skier les 6000 emblématiques des Andes Péruviennes. Après leur retour en France, c'est l'heure du bilan.
Ils avaient annoncé leur projet sur les réseaux sociaux au mois d'avril, descendre en ski et snowboard les sommets mythiques de la cordillère blanche péruvienne comme l'Artesonraju, le Ranrapalca ou encore le Huascaran. Un objectif de taille pour le groupe, composé de cinq skieurs (Aurélien Lardy, Jules Socié, Mathieu Moullier, Gaspard Buraud et Damien Arnaud), un snowboardeur (Gaspard Ravanel) et deux caméramans (Maxime Aubry et Adrien Rui). Ayant bénéficiés d'un bon enneigement en haute montagne ce printemps, les huit chamoniards se sont entrainés jusqu'au dernier moment avec de belles réalisations dans le massif du Mont Blanc comme la face Sud de l'Aiguille de Moine (3412 mètres) pour Gaspard Ravanel et Mathieu Moullier.
Arrivés au Pérou début juin, ils ont établi leur camp de base à Huaraz, le Chamonix péruvien, à 3000 mètres d'altitude. Pour l'acclimatation, ils ont choisi le Vallunaraju (5686 mètres) pour chausser les skis et prendre contact avec la neige péruvienne. En effet, la cordillère blanche est soumise aux courants océaniques ce qui permet à la neige de "coller" sur des pentes plus raides que dans les Alpes. En revanche, il est difficile de trouver des bonnes conditions pour le ski.
Après quelques jours de repos à Huaraz, l'équipe s'est dirigée vers son premier gros objectif, le Tocclaraju (6034 mètres). 23 ans après Marco Siffredi, Jules, Mathieu, Damien, Gaspard et Gaspard s'offrent la descente en ski et snowboard de l'arête Sud. Aurélien étant malade pendant la montée, il n'arrivera pas jusqu'au sommet.
Quelques jours après, Aurélien, Mathieu et Jules atteignent le sommet du Ranrapalca (6162 mètres) et enchaînent avec la descente à ski par la très raide et exposée face Nord-Est. "Une descente incroyable des plus dure que j’ai faite" d'après les propos de Jules. La neige, dure et travaillée par le vent a rendu la descente mentalement et physiquement éprouvante.
Le moral de l'équipe étant au beau fixe avec ces deux succès, ils se dirigés vers l'Artesonraju (6025 mètres). Malheureusement, le froid, le vent et les mauvaises conditions de neige ont stoppé l'ascension vers 5600 mètres et anéanti toute chance d'atteindre le sommet.
Après ce premier échec, les huit chamoniards ont dû composer avec une météo capricieuse et profiter de quelques jours de repos dans la vallée. Les conditions n'étant pas bonnes au-dessus de 6000 mètres, ils se sont rabattus sur le Yanapaccha (5460 mètres). Sommet modeste de par son altitude mais qui réserve une descente avec une ambiance particulière sous les énormes séracs.
Le groupe a profité d'une nouvelle fenêtre météo pour reprendre sa conquête des hauts sommets péruviens. Pour cela, le groupe s'est divisé en deux. Aurélien, Jules, Mathieu, Damien et Adrien ont pris la direction du Huascaran et ses 6768 mètres, point culminant du Pérou. De leur côté, Maxime et les deux Gaspard commençait la longue approche à dos de cheval dans la vallée de Santa Cruz vers le Quintaraju (6040 mètres) et l'Alpamayo (5947 mètres).
Du côté du Huascaran, la météo a de nouveau fait des siennes. Comme le raconte Aurélien : "Nous serons contraint de redescendre urgemment du camp 2 à cause d'une météo particulièrement menaçante". Un rêve qui s'envole, l'Escudo (le bouclier), cette raide épaule de 1000m en face ouest du sommet sud n'est que rarement répétée.
À quelques kilomètres de là, les deux Gaspard ont réussi l'ascension du Quintaraju et sa descente en ski et snowboard par la voie directe, raide et exposée. Ils ne perdent pas de temps et se fixent un nouvel objectif de taille, la première descente à skis de la face Sud-Ouest de l'Alpamayo, sûrement le sommet le plus esthétique de la chaîne. Une fois de plus ils atteignent le sommet après avoir grimpé dans les fameuses ice-flutes (cannelures givrées) mais les mauvaises conditions de neige ne leur permettent pas de descendre en glissant. Le snowboardeur de l'équipe, Gaspard Ravanel, résume ces cinq jours en quelques mots : "On en a bavé mais on a réussi les deux sommets en vue".
Cette ascension de l'Alpamayo marque la fin de l'expédition et le retour en France des souvenirs plein la tête pour tout le groupe.