Le 1er mars, Vivian Bruchez et Tom Lafaille se sont offert une nouvelle ligne majeure sur l’Aiguille du Goûter (3683m) dans le massif du Mont-Blanc, avec pas moins de 2800 mètres de dénivelé entre les glaciers de Taconnaz et du Bourgeat.

C’est après avoir entendu parler de cet itinéraire par son cousin Christophe Fada il y a 10 ans que Vivian Bruchez s’y est intéressé. Depuis, il observait chaque année les conditions et tentait d’imaginer un passage entre séracs et crevasses pour le descendre skis aux pieds.

Après un premier échec en mai dernier en compagnie du freerider Léo Slemett à cause d’une visibilité insuffisante, c’est en compagnie de Tom Lafaille que Vivian a décidé de retenter sa chance.

La partie haute de l'itinéraire - © Vivian Bruchez

Ils ont pris la direction de l’Aiguille du Goûter à 6 heures lundi matin en partant du parking de Bionnassay pour arriver au sommet à 13 heures. Il leur a fallu 4 heures pour descendre les 2800 mètres de dénivelé. L’itinéraire emprunte d’abord le versant Nord-Est de l’Aiguille du Goûter le long du glacier de Taconnaz puis le couloir Nord-Ouest avant de rejoindre le glacier du Bourgeat. La première partie est plutôt skiante et très esthétique : "un labyrinthe de neige et de glace" selon Vivian.

Après le rappel - © Vivian Bruchez

Pour accéder au couloir, les deux skieurs ont fait une courte désescalade de 20 mètres avant de faire un rappel de 60 mètres. Cela reste largement acceptable par rapport à la hauteur de l’itinéraire.

Comme le raconte Vivian : "c’est le genre de descente ou t’as les jambes bien fragiles lors des premiers virages, intimidé par les lieux. J’ai ressenti les mêmes sensations qu’au sommet du Nant Blanc et de la Blanche de Peuterey". Un itinéraire majeur en somme, qui fait autant appel aux qualités d’alpiniste que de skieur. L’expérience a aussi joué un rôle important pour la gestion de l’itinéraire et des éventuelles chutes de pierres ou de glace.

La recherche d'itinéraire est primordiale - © Vivian Bruchez

Le guide de Chamonix est fier d’avoir partagé cette descente avec son ami Tom : "j’ai clairement eu besoin de son soutien lors de la descente, entre prises de décisions et assurages sur le glacier cette ligne se doit d’être partagée, c’est ce qui la rend plus grande à mes yeux". Ils ont choisi d’appeler cette ligne simplement, la ligne Bruchez-Lafaille. Ici il n’est pas question d’inclinaison de pente mais de haute-montagne.

Dans la partie basse de l'itinéraire - © Vivian Bruchez

On ne peut être qu’impressionné devant un itinéraire d’une telle ampleur que Vivian résume avec ces quelques mots : "le ski en montagne c’est une histoire de passion, de patience, de respect et d’humilité".

Topo de l'itinéraire

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