Le Broad Peak à ski pour Anna Tybor et Tom Lafaille
Le 19 juillet dernier, les deux skieurs Anna Tybor et Tom Lafaille ont réalisé la descente à ski du Broad Peak (8051 mètres) au Pakistan depuis le sommet.
Première expérience de la très haute altitude et premier 8000 pour Tom Lafaille, c'est avec beaucoup d'incertitudes sur les réactions de son corps à l'hypoxie qu'il s'est lancé dans ce projet. Il était accompagné de Anna Tybor, connu pour avoir réalisé la première descente à ski féminine d'un sommet de plus de 8000 mètres. C'était en 2021 au Manaslu (8163 mètres). Ils ont choisi le style le plus pur pour cette descente, ce qui signifie ne pas utiliser d'oxygène et sans assistance extérieur. Porter tout son matériel demande beaucoup plus d'énergie à ces altitudes où chaque gramme compte.
Habitué des ouvertures en ski de pente raide dans les Alpes (comme ce printemps au Dirruhorn en compagnie de Vivian Bruchez et Michael Arnold), Tom Lafaille signe avec brio son entrée dans ce qu'il appelle : "le ski du ciel".
Sur les réseaux, il écrit quelques mots à propos de son père qui a connu une mésaventure sur ce même sommet il y a 20 ans : "Je ne peux pas nier la culpabilité que j'ai ressentie à l'idée de me diriger vers cette montagne. En 2003, mon père a été victime d'un œdème pulmonaire au sommet du Broad Peak après avoir gravi le Dhaulagiri et le Nanga Parbat en moins de deux mois."
Il s'agit de la troisième descente du Broad Peak à ski, après celles des Polonais Andrzej Bargiel en 2015 et Bartek Ziemski en 2022. À noter qu'il s'agit de la première descente française.
Gasherbrum I et II pour Andrzej Bargiel
Le skieur polonais a d'abord descendu le Gasherbrum II (8035 mètres) le 19 juillet suivi du Gasherbrum I (8080 mètres) le 26 juillet. Le tout sans utiliser d'oxygène, que ce soit pour la montée ou la descente. Avec ses précédentes descentes, celle du Broad Peak en 2015 et la première descente à ski du K2 en 2018, il en a terminé avec les 8000 sur le territoire pakistanais.
Il s'agit de la troisième descente à ski du Gasherbrum II après la première en 1984, et plus récemment celle de Aurélia Lanoe, Tiphaine Duperier, Boris Langestein et Guillaume Pierrel en 2021.
Pour Bargiel, ces deux descentes marquent une avancée considérable dans son projet Hic Sunt Leones débuté en 2013, qui vise à skier les 14 sommets de plus de 8000 mètres. Après deux tentatives avortées en 2019 et 2022 en raison de la météo et du risque d'avalanche élevé sur l'Everest, le changement d'objectif a été un succès. Le Shishapangma (8027 mètres) en 2013 et le Manaslu (8163 mètres) en 2014 sont les deux autres 8000 qu'il a déjà skié. Autant dire qu'il a l'embarras du choix pour sa prochaine expédition.
Le Manaslu pour Yorick Vion, Enak Gavaggio, Laurent Niol et Xavier Troubat
Le 26 septembre dernier, les quatre savoyards Yorick Vion, Enak Gavaggio, Laurent Niol et Xavier Troubat ont atteint le sommet du Manaslu (8163 mètres) avant de redescendre à ski. Ils ont bénéficié d'une météo parfaite pour atteindre le sommet dans la matinée. La descente s'est faite avec prudence avec de nombreux changements de neige. Selon Xavier : "C'est du ski de montagne, il faut s'adapter aux différents types de neige, à l'altitude et au fait qu'il n'y a pas de secours. C'est un vrai plaisir de skier au milieu de cette immensité". Cette descente vient concrétiser un projet commun pour les trois amis d'enfance que sont Enak, Laurent et Xavier.
À noter que Tom Lafaille et Michael Arnold avait pour projet de skier un sommet à plus de 7000 mètres dans la vallée de l'Annapurna. En raison de la mousson tardive, les quantités de neige trop importante ne leur ont pas permis d'envisager une tentative. Il s'agit du deuxième échec sur ce sommet pour Michael Arnold.